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Patrimoine - culture - sociétés Sciences participatives

Objectifs

Transcrire collectivement les carnets de fouille archéologique de J-G Bulliot à l’aide de l’intelligence artificielle. Ce dispositif destiné au public amateur du territoire du Morvan, vient enrichir la médiation du site-musée de Bibracte et les corpus d’étude pour les archéologues.

Actions concrètes

Télécharger l’application de transcription automatique Transkribus, IA de reconnaissance d’écriture manuscrite.
Transcrire les pages (textes et croquis) des premiers carnets de fouille de J.-G Bulliot pour entraîner l’IA.
Relire et valider les transcriptions automatiques de tous les autres carnets.

Terminé
En région
  • Bourgogne Franche Comté

Morvan des sommets (mont Beuvray)

Type de projet : En ligne

Période de participation : Toute l’année, durant le temps du projet.

Niveau d'implication : Au cas par cas

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Description du projet

Objectifs

Le projet « Bulliot, Bibracte et moi » est un dispositif participatif qui associe le public du site et du musée de Bibracte-mont Beuvray (Morvan) dans la transcription numérique, assistée par l’intelligence artificielle, des carnets de fouille manuscrits de Jacques-Gabriel Bulliot, découvreur du site dans la seconde moitié du XIXe siècle. 

Ces archives archéologiques, conservés au musée Joseph-Déchelette de Roanne, sont des documents scientifiques incontournables pour comprendre les débuts de cette nouvelle science, l’archéologie, et pour tous ceux qui travaillent et s’intéressent à Bibracte. En 1856, Bulliot situe pour la première fois la capitale éduenne au sommet du mont-Beuvray et pendant 28 ans, fouillant l’oppidum, il consigne méticuleusement ses observations et ses découvertes dans une série de dix carnets. Sur 800 pages, il décrit avec précision ses résultats sous forme de textes, de croquis de terrain ou encore de plans.

La transcription de ce corpus manuscrit représente un très long travail pour le chercheur : la lecture et la transposition sur un nouveau support devant se faire mot-à-mot. Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle (IA) offre de nouvelles solutions pour automatiser cette transcription. Pour autant, l’intervention humaine est encore déterminante et ne peut être totalement remplacée par la machine. C’est dans cet esprit que le projet « Bulliot, Bibracte et moi » a été imaginé : mobiliser les compétences des amateurs et passionnés de la recherche historique pour contribuer, avec les chercheurs, à la transcription et la mise à disposition de tous de ces données archivistiques.

Le projet collaboratif « Bulliot, Bibracte et moi  » a été labellisé « Service numérique innovant » en 2019 par le ministère de la Culture. Il réunit plusieurs partenaires : le laboratoire Archéorient à Lyon, Bibracte EPCC, le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie Joseph-Déchelette de Roanne et la Société éduenne des lettres, sciences et arts d’Autun. Il comprend aussi un volet d’étude des usages et des publics : les participants sont en effet pleinement impliqués dès la conception du dispositif de transcription, d’édition et de documentarisation de ces archives, et leur travail ne sera pas « corrigé » par des professionnels.

Modalités de participation

Les participants sont invités à télécharger l’application de transcription automatique Transkribus, IA de reconnaissance d’écriture manuscrite.

Après une phase d’auto-organisation collective, ils transcrivent les pages (textes et croquis) des premiers carnets de fouille de J.-G Bulliot pour entraîner l’IA.

In fine, ils relisent et valident les transcriptions automatiques de tous les autres carnets.

Plusieurs ateliers ont été organisés par le musée et les partenaires du projet :

Septembre 2019 : Défi lancé aux visiteurs du musée de Bibracte lors des Journées Européennes du Patrimoine. Des ateliers animés par les partenaires du projet ont permis aux visiteurs, adultes et enfants, d’utiliser des applications de transcription automatique ou bien de décoder les fameux carnets d’une façon traditionnelle, à l’aide d’une feuille et d’un crayon.

Novembre 2019, nouveau rendez-vous au musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Roanne pour un deuxième atelier de transcription. Les amateurs ont pu y découvrir les manuscrits originaux conservés dans la bibliothèque personnelle de Joseph Déchelette, neveu de Bulliot et l’un des pères de l’archéologie moderne. En quelques heures, une fois l’œil entrainé à la lecture des mots du savant, des dizaines de lignes manuscrites ont été transcrites avec succès sur Transkribus. C’est ainsi que s’est cristallisée la « Team Bulliot ».

Mars 2020, malgré le confinement, l’atelier participatif qui devait se tenir à la bibliothèque Bussy-Rabutin d’Autun a été proposé en ligne. Succès ! 

Mars à juin 2020, tous les quinze jours, des ateliers en ligne ont donc été organisés et ont mobilisé à chaque fois une douzaine de personnes. Ces séances interactives (grâce à l’utilisation d’une visioconférence couplée au logiciel Slack) ont permis aux volontaires d’échanger facilement, de façon à s’épauler dans la transcription des documents.

Les participants ont vu leurs efforts récompensés : après la transcription manuelle d’un quart des carnets de fouille de Bulliot, le tant attendu moteur d’Intelligence Artificielle est entré en scène ! Son entraînement par les bénévoles a permis la modélisation de l’écriture du savant et la transcription automatique des centaines de pages restantes. Ensuite, le travail de la communauté a été de relire et de corriger (toujours en ligne) les textes proposés par l’IA.

Bilan – Résultats

Du point de vue scientifique : Pour les chercheurs, la transcription collaborative permet : une mise à disposition d’un texte lisible (transcription d’un manuscrit), interrogeable (recherche plein texte) et indexé (référentiel des toponymes, des croquis et objets) ; l’accès aux sources du savoir archéologique du 19e siècle pour pouvoir interpréter des sources non encore exploitées et de nouvelles perspectives sur l’étude de la construction des pratiques et des méthodes en archéologie.

Du point de vue de la médiation archéologique : Le dispositif vient enrichir la médiation mise en œuvre dans le musée pour expliciter la chaîne opératoire de l’archéologie et comprendre l’évolution de la perception du site de Bibracte. De plus, la transcription des carnets sera mise en ligne en 2024 et documentée pour permettre sa lecture « augmentée » dans la collection « Perséide » de la bibliothèque numérique Persée (bibracte.persee.fr) en liaison avec les publications de Jacques-Gabriel Bulliot.

Du point de vue des sciences participatives : Les participants (ni le musée, ni les institutions) ont été considérés comme le véritable cœur du projet « Bulliot », d’où l’adoption de principes nourris des enseignements de l’expérience accumulée en science participative :

  • nouer une relation de pair à pair à l’intérieur du projet,
  • négocier étape par étape les objectifs à atteindre,
  • s’appuyer sur les motivations et sur les expertises profanes de chacun,
  • co-construire avec les participants les modalités opérationnelles de leur participation.

Du point de vue des participants, il est apparu que le projet était l’occasion d’établir une relation avec un objet scientifique plus que la production d’un corpus nouveau à étudier. Cette relation s’épanouira d’autant plus qu’elle résonnera avec les aspirations personnelles, ce que traduira la négociation et la co-construction des objectifs, modalités d’action, etc., avec des volontaires toujours libres de participer ou non. Dans cette négociation s’inscrivent aussi les modalités concrètes d’usage des plateformes de travail choisies (telle que Transkribus) pour supporter le projet.

Ressources

Site web présentant la démarche du projet : le blog Bulliot, Bibracte et moi.
Vous y retrouverez les comptes-rendus des ateliers, les outils de transcription, des articles sur les différents logiciels et plateformes et des documents utiles au projet.

Rapport final (lien)

La participation

Formation nécessaire

Pas de pré-requis

Matériel nécessaire

Ordinateur et connexion Internet

Les co-responsables

Jean Pierre Girard

membre actif

Jean Pierre Girard

Chercheur associé (archéologie, données ouvertes)

Maison de l'Orient et de la Méditerranée

Archéorient – Environnements et sociétés de l'Orient ancien

Jean Pierre Girard

Vincent Guichard

Vincent Guichard

Directeur du Centre européen d'archéologie de Bibracte

Bibracte EPCC

Vincent Guichard

Les partenaires