Aller au contenu

Recherche culturelle et sciences participatives : tentative de définition

Le réseau Particip-Arc entend regrouper les acteurs qui interviennent dans le domaine de la recherche culturelle et des sciences participatives, expressions dont il convient de fixer les contours.
Recherche culturelle est une terminologie utilisée par le Ministère de la Culture dans le cadre de ses actions de recherche dans les domaines culturels. Les partenaires du réseau Particip-Arc s’y reconnaissent car elle permet de relier des disciplines et des projets très diversifiés.
Les sciences participatives ont été définies par François Houllier dans son rapport en 2016 comme étant des « formes de production de connaissances scientifiques auxquelles des acteurs non-scientifiques-professionnels – qu’il s’agisse d’individus ou de groupes – participent de façon active et délibérée ». Cette définition inclusive est celle qui a été choisie dès l’origine du projet Particip-Arc.

Ainsi, l’expression Recherche culturelle et sciences participatives peut être entendue comme « les formes de production de connaissances scientifiques dans les mondes ou les domaines de la culture, auxquelles des acteurs non-scientifiques-professionnels – qu’il s’agisse d’individus ou de groupes – participent de façon active et délibérée ».
NB : les productions de corpus annotés sous forme participative (très présentes dans le domaine de la culture) sont incluses dans cette définition, ces corpus permettant de mettre en œuvre des recherches.

Illustration issue du projet Natnum : l’application de consultation et d’annotation collaborative des décrets de naturalisation numérisés (1883-1930). ©Natnum

Les projets identifiés par « recherche culturelle et sciences participatives » désignent donc des dispositifs :

  • dont la finalité de transformation sociale ou sociétale est autant considérée que la finalité scientifique portée par le chercheur ou son institution, les chercheurs académiques impliqués devant conjuguer les demandes scientifiques et les demandes sociales ;
  • dans lesquels des non-professionnels de la recherche sont impliqués à différents niveaux dans le processus de recherche, soit dans le cadre de la collecte de données, soit en termes décisionnels : question de recherche, élaboration des protocoles, interprétation, usage et diffusion, voire co-propriété des résultats ;
  • axés sur le partage d’expérience et l’expérimentation, ce qui induit d’une part des innovations et d’autre part la nécessité de maîtriser les risques liés à la robustesse de la démarche (indépendance, déontologie…) et des résultats (validation, reproductibilité…).
Vue d’ensemble de la domus PC1 fouillée pour la première fois par J-G. Bulliot. ©Bibracte, Antoine Maillier

Délimitation des périmètres de la recherche culturelle et des sciences participatives

La composition du réseau Particip-Arc en domaines, en métiers et fonctions (professeur, maître de conférences, ingénieur de recherche, ingénieur d’étude, conservateur du patrimoine, archiviste, bibliothécaire, directeur d’institut de recherche et de service, chef de projet, coordinateur de projet, chef d’équipe web, doctorant, post-doctorant…) et en démarches fait état d’une grande variété d’acteurs, incluant les disciplines de la recherche liées au domaine de la culture, dont les artistes avec la recherche en art et la recherche-création, et les métiers du patrimoine et des bibliothèques avec la production de corpus.

Les domaines de recherche couverts par les participants au réseau Particip-Arc sont les suivants :

  • Archives, bibliothèques ;
  • Patrimoines (matériel et immatériel, Inventaire général) ;
  • Architecture, urbanisme ;
  • Archéologie ;
  • Art, musique, image ;
  • Linguistique ;
  • Web, numérique, communication, innovation technologique ;
  • Muséologie ;
  • Diffusion de la culture scientifique.
Tête binaurale. Microphone utilisé pour le projet Locustream, réseau de microphones ouverts qui « streament » des environnements sonores, en direct à partir de lieux parsemés autour du globe. ©Grégoire Lauvin, 2017

Les projets peuvent concerner la collecte de données sur le terrain, l’enrichissement de corpus, l’innovation par et pour les publics, la création artistique, la collecte et valorisation de savoirs, la gestion des patrimoines

Les activités prises en considération sont caractérisées par la présence simultanée de non-scientifiques-professionnels et d’au moins un partenaire appartenant à une institution de recherche académique. Un certain nombre d’activités participatives ont été exclues :

  • Les participations volontaires auto-organisées (Wikipedia), qu’elles aient fait ou non l’objet d’une appropriation par les chercheurs ;
  • Les activités menées par des entreprises privées (dont les GAFAs) dont les objectifs sont économiques et où le participant n’est pas toujours éclairé et donc consentant.

Quelques pistes de financement pour les projets de recherche culturelle participative

Les projets de recherche culturelle participative peuvent être soutenus par une diversité d'acteurs : Union Européenne (programmes Horizon Europe), Etat (ANR...), DRAC, collectivités locales, ou encore fondations et mécénat.

Conservation traditionnelle du maïs en épis à l'air libre et dans un grenier à grain dans un pied de Sterculia foetida (Makili, Île d'Ataúro, Timor-Est). ©Guillaud/IRD, juillet 2018

Pour aller plus loin

  1. Rapports - Synthèses - Actes Rapports - Synthèses - Actes

    Rapport Particip-Arc

    Rapports - Synthèses - Actes

    Le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), suite à l’appel à manifestation d’intérêt 2017 du Ministère de la Culture, a piloté pendant dix-huit mois des travaux sur la thématique « Recherche ...

  2. Rapports - Synthèses - Actes Rapports - Synthèses - Actes

    Annexes du rapport Particip-Arc

    Rapports - Synthèses - Actes

    Le réseau Particip-Arc, à l'issue de 18 mois de travaux, a produit un rapport à l'adresse du Ministère de la Culture, présentant un état des lieux des sciences participatives dans ...